Les trois photographes suisses – Lukas Hoffmann, Yann Mingard, Cyril Porchet – réunis au sein de l’exposition « Surfaces » confrontent le regardeur à une matérialité plurielle : témoin d’une présence humaine, les images photographiques qui nous sont données à voir ont cette capacité à nous saisir, à nous conférer un vertige. Cet état de suspension se fait sentir dans la masse en mouvance de la série « Crowd » de Cyril Porchet, ou encore dans « Flowers », danse mortelle entreprise par l’élément végétal : la prise de vue du bouquet s’étale sur plusieurs jours consécutifs afin que la transformation florale soit mise en aplat sur un seul et unique négatif. Cette nécessité de faire corps avec l’espace photographique se traduit chez Yann Mingard et Lukas Hoffmann par une frontalité déconcertante, mais par un biais opposé : si l’abstraction semble de mise au sein de l’œuvre de Yann Mingard, nous découvrons gentiment un paysage graveleux alors que les photographies de Lukas Hoffmann refusent à notre regard les horizons éclatés et chimériques.
Exposition du 28.8 au 23.11.