Les quatre séries présentées ont pour trait commun de refléter sous des angles divers la matérialisation du pouvoir. Pour « Séduction », Cyril Porchet réalise une série de photographies de chœurs d’églises. L’architecture perd de sa tridimensionnalité et les surfaces s’aplatissent, comme si le regardeur faisait face à une peinture. Cette architecture est également le témoin d’une quête du spectaculaire entreprise par l’Homme.
L’artiste adopte un point de vue similaire pour la série “Vertigo » : les plafonds d’églises baroques semblent entrer en fusion avec l’architecture et nous plongent dans un vertige d’une autre dimension. Ces architectures du passé – lieux d’exercice d’un pouvoir désormais en perte de vitesse – s’avèrent des allégories pour parler du présent de notre société contemporaine.
Echo contemporain des choeurs d’églises et des plafonds baroques, « Meeting » rassemble des photographies d’assemblées générales de grandes entreprises européennes – UBS, Novartis, Siemens ou Deutsche Telecom – juste avant que les actionnaires ne prennent place : lieux de pouvoir d’une religion nouvelle – le capitalisme – ces espaces reflètent une dynamique théâtrale non sans rappeler les amphithéâtres romains.
Finalement, la série « Reina » est un retour au sujet individuel : véritables tableaux vivants, les reines des carnavals rejoignent par leur ornementation et leur plasticité les églises baroques.
