Le sommeil est un état insaisissable, suspendu, fragile équilibre entre la veille et l’oubli. Il dissout la matière, comme si celle-ci cédait à l’appel du rêve. Les artistes de cette exposition explorent chacun à leur manière l’intimité de ce moment où le corps s’abandonne, dans un entre-deux au-delà du réel.

Les photographies d’Eduardo Serafim évoquent le lit comme une architecture intime, un refuge où se déploient les possibles du rêve. Maxime Biou, quant à lui, peint le sommeil partagé, capturant la densité paisible d’un repos à deux. Maude Schneider en réduit la trace à l’essentiel : un oreiller en céramique, gravé des plis et empreintes laissés par une tête alourdie, objet chargé de mémoire et de silence.

La sieste est imprévisible, elle devient le sujet pour Matthieu Gafsou et Massao Mascaro. Gafsou la capte dans l’espace public, tandis que Mascaro la saisit sur un mur de parpaings : deux instantanés qui interrogent le temps, la durée et l’arrêt. Chez Damien Cadio, le sommeil prend une dimension presque sacrée, dialoguant avec la tradition religieuse de l’entre-deux, et tissant des liens avec la peinture d’Armand Niquille où le Christ repose entre mort et résurrection.