Nous avons le plaisir de vous présenter notre nouvelle exposition, à visiter du
25 avril au 30 juin 2023, en collaboration avec la Galerie C.
“La nuit venue, on y verra plus clair” disait avec humour l’artiste Roland Topor. Mais au-delà du jeu de mot paradoxal, cette plaisanterie ne comporterait-elle pas une dimension prophétique, à l’heure où l’obscurité du ciel nocturne est toujours plus menacée par une pollution lumineuse issue d’un éclairage urbain incontrôlé ou de la prolifération des satellites ?
Avec son “Bateau des poètes”, Valérie Favre invite le spectateur à embarquer aux côtés d’une série de figures littéraires prématurément décédées, portées par les eaux noires d’un Styx qu’illumine une nuit étoilée. Symbole d’espoir pour une époque en crise cherchant à discerner son chemin dans la nuit, le frêle esquif nous rappelle que ce sont les poètes qui peuvent guider l’humanité à travers les ténèbres.
Le travail de Nicolas Darrot, dialogue tellurique entre la terre et le ciel, replace l’humanité au centre de l’univers, à la recherche de repères à travers l’espace. Parti à la conquête du ciel, son envol n’est qu’un équilibre précaire, menaçant de chuter à tout instant. Si les mobiles de Nicolas Darrot tracent une cartographie céleste, “Starlink” évoque les satellites d’Elon Musk dont le nombre ne cesse de croître.
Dans sa série “Ether”, Matthieu Gafsou dévoile les traces humaines dans le ciel. Avec l’essor des satellites dans l’espace, l’anthropisation du monde s’étend désormais au reste de l’univers. Dès lors se pose la question de leur compatibilité avec l’harmonie cosmique. Est-il venu le temps de décoloniser le ciel ?
