La Mer

Mingjun Luo, Jean-Christophe Norman, Matthieu Gafsou, David Moses
Décembre 2022 à avril 2023
Dans cette obscurité qui ne tient pas promesse.

Les six œuvres présentées par la Galerie C, réalisées par Matthieu Gafsou, Mingjun Luo, David Moses, Jean-Chris-tophe Norman ont toutes en commun la présence de grandes surfaces naturelles d’eau : océans ou mers, lacs. Et elles partagent une même réflexion sur le mouvement, qu’incarne en particulier le motif de la vague.

Le tryptique de Mingjun Luo considère ce seul motif, dans un grand format qui décompose visuellement le mouvement d’une vague et en relève le caractère fugitif et transitoire auquel on peut associer un contenu métaphorique relatif aux humain·es, dans les dimensions desquel·les le format représente cette vague et qui nous face comme une personne.

Les peintures de Norman semblent davantage être la représentation de la forme étendue de mouvement qu’est le voyage. Elles semblent donner à voir ce que voit un·e voyageur·euse dans un paysage marin : face à lieu dont le traitement pictural souligne le caractère énigmatique et irréel ( dans le petit format ) ; ou au cœur d’un voyage tempétueux, source d’interrogations que pourraient exprimer les bribes d’écritures qui recouvre la surface de l’œuvre.

Alors que ces œuvres de Norman et Mingjun Luo donnent à voir les espaces marins comme des espaces vides, ou presque, de présence humaine, les photographies de Gafsou insistent au contraire sur les constructions humaines qui habitent les grands espaces naturels : l’apparence du jet d’eau de Genève l’associe aux nuages dont il partage la même matérialité ( l’eau ) et avec lesquels il semble ici se confondre ; un ciel d’aurore est traversé par la trainée lumineuse d’un avion que ne reflète pas l’eau calme dans lequel on voit pourtant les étoiles et, cachées derrière les arbres, les fenêtres éclairées d’un bâtiment. Un aspect important de la peinture de David Moses est la façon dont ses travaux intensifient ce sentiment de transition entre les choses définies dans l’espace et les textures ininterrompues qui composent l’espace lui-même, et qui s’éloignent de nous sans limite. Les œuvres de David Moses semblent orchestrées par une symphonie trépidante. Sur les toiles en mouvance de l’artiste, se dégage une étrange pesanteur, une attente qui traduit un temps

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